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Sandy : petit vent de changement au Québec

31 octobre 2012

Par Guylaine Maltais

La préparation à l’ouragan Sandy de même que son passage sur le Québec auront amené un vent (une brise) de changement dans la gestion d’urgence de certaines organisations et municipalités de la province. Cependant, nous sommes encore loin de la coupe aux lèvres. Analyse non exhaustive de l’utilisation de Twitter sur les derniers jours.

Une venue annoncée…

La communauté canadienne des mesures d’urgence, composée d’organisations publiques, privées et de bénévoles, s’est mis en branle sur les médias sociaux dès le vendredi précédent la venue de Sandy. Elle s’est affairée tout le week-end (j’y ai d’ailleurs pris part dimanche) et déjà elle assurait une présence active, entre autres en monitorant l’information…bien que nous savions que  le monstre devrait être affronté par l’Ontario avant le Québec, à ce stade-là, ici, bien peu d’information (pour ne pas dire aucune) provenait des organisations officielles. En effet, seule la Croix-Rouge Canadienne (CRC) avait commencé à publier avant même le week-end. Les observations et recherches effectuées, permettent ainsi d’affirmer (si tel n’est pas le cas, svp informez-moi!) que, mise à part la CRC, les premières informations dites «officielles» sont arrivées le lundi.

Une nouvelle dimension

Depuis lundi, il fut tout de même possible de faire des constats intéressants.

  • Quelques municipalités et MRC se sont servies de leur compte Twitter pour renseigner ou fournir des liens à leur population/communauté soit vers d’autres organisations ou vers leur page facebook.

  • Urgence Québec, l’organisation responsable des communications gouvernementales en situation d’urgence,  utilise relativement bien l’outil, soit en présentant des consignes ou précautions à prendre, en emmenant sa communauté vers son site internet afin de présenter des bilans ou en relayant des informations provenant d’autres organisations ;

  • D’autres organisations des mesures d’urgence, comme la Croix-Rouge Canadienne ainsi que le Ministère fédéral responsable de la sécurité publique, via son compte @preparez_vous, retweetaient les infos pertinentes d’Urgence Québec.
  • CroixRouge_Qc assure une présence importante et nous informe également des actions de sa division américaine tout en ayant un niveau d’engagement un peu plus élevé, soit en répondant, voire en remerciant certains de ses abonnés.
  • L’utilisation de Twitter, ne se fait pas de manière unanime. En effet, on remarque à plusieurs reprises que «Sandy» vient sans le hashtag et ce, toutes organisations confondues, rendant ainsi le monitorage plus difficile.

Encore aux balbutiements

Alors qu’aux États-Unis, Twitter est l’outil privilégié des services de secours et que des centaines de Tweets se sont répandus sur les comptes de la FEMA et de plusieurs Gouverneurs, ici, bien que l’on remarque un certain vent de changement, nous en sommes encore aux balbutiements. En effet, on dénombre peu trafic produit par les organisations québécoises. Les deux se démarquant digitalement le plus lors de cette situation d’urgence :

  • la Croix-Rouge, qui diffusa la première information à propos de Sandy le 24 oct., a émis 18 posts auprès de ces 2 380 abonnés,
  • Urgence Québec, avec 1200 abonnés, a produit un total de 11 tweets ou RT (au moment d’écrire ce billet)

Tout deux générant cependant des portées supérieures puisque repris par plusieurs autres comptes : gouvernementaux ou non.

Plusieurs apprentissages ressortent déjà de la tempête Sandy

Aux États-Unis :

Au Québec :

  • deux comptes diffusant des informations officielles, la CroixRouge_Qc et Urgence Québec ont pris leur place ;
  • la communauté québécoise des mesures d’urgence ou autre, est prête, présente et active sur Twitter, elle peut donc agir à titre de relais important ;
  • Quels seront les apprentissages que feront les organisations gouvernementales responsables des urgences, Urgence Québec et ses acolytes non présentes ou non actives sur le réseau? On peut certainement imaginer qu’ils analyseront le phénomène.

Nul doute, les discussions et échanges à ce sujet ne sont pas terminées. Twitter et autres MS prendront de plus en plus de place dans la gestion d’urgence des organisations publiques et privées. En attendant, au Québec, êtes-vous satisfait du niveau d’information générée par les organisations responsables des mesures d’urgence avant et pendant le passage de Sandy?

5 commentaires
  1. Il faut comprendre que beaucoup de responsables craignent l’utilisation des réseaux sociaux en raison d’une perte de « contôle » … bien plus perçue que réelle d’ailleurs. Il est exact que Twitter, par exemple, sert à véhiculer toutes sortes de rumeurs et d’informations erronées durant un sinistre. Par contre, il est essentiel pour toute organization active dans les mesures d’urgences, d’avoir une surveillance étroite des réseaux sociaux afin de pouvoir identifier les rumeurs qui pourraient mettre en danger les populations qu’elle déssert.

    Enfin, il n’y a pas de meilleur mécanisme pour corriger les informations non-valides que Twitter. En fait, il existe dans Twitter, dans la masse de ses utilisateurs, une espèce de « machine à vérité » qui contribue à une auto-correction des fausses informations. Un outil puissant.

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  2. Guillaume permalink

    Est ce que seulement 2 à 3000 personnes (car il y des doublons dans les abonnés à la Croix-Rouge et à Urgences Québec) peuvent faire souffler le changement? Qui sont ces personnes d’ailleurs? Est-ce que ces citoyens suffisamment « avertis » (dans tous les sens du terme) peuvent mettre leurs concitoyens à l’abri? Oui, les ministères et organismes commencent à prendre leur place sur les média sociaux, mais les citoyens ont aussi un grand bout de chemin à faire.

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  3. Merci beaucoup Patrice pour ton commentaire, fort pertinent! Comme toujours!

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  4. Guillaume, merci pour ton commentaire. J’admets être de ton avis lorsque tu dis que les citoyens ont un bout de chemin à faire, mais je crois aussi qu’ils sont «rendu là». Dans mon billet je n’ai pas fais ressortir toutes les municipalités ayant publié des informations sur Twitter, mais suivant les municipalités et organisations publiques québécoises de près sur ce sujet bien précis, on est certes en mesure d’affirmer qu’il y a un certain vent de changement à vouloir et à utiliser entre autres Twitter dans la gestion des urgences. Les changements se font toujours à long terme et c’est pour cette raison que nous devons continuer à croire et à travailler en ce sens : faire bouger les choses, un pas à la fois.

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  1. Sandy sur les médias sociaux « Blogue de la Croix-Rouge canadienne

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